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Le pli ou le manque à être

Le pli ici, c’est là où se froisse, s’émeut, se déchire, se relève, se déplie, se replie, se déploie le moi,
le pli c’est la réversibilité, l’angoisse, le chagrin.

Le pli c’est le voile, l’évocation de l’ange dans le drapé blanc ou bleu des peintures classiques, la toge, la robe, le draps et tout ce que l’on choisit de cacher, de déchirer ou au contraire tout ce qui est prêt à être dévoilé !

Le pli de ces drapés de papier jaillit des profondeurs et révèle comme une évidence, un silence méditatif, un hommage à l’absent, une présence nouvelle dans le blanc des linceuls et la solitude des champs de coton, brume épaisse où se profilent des silhouettes fantomatiques.

Dans ce travail acharné, dans ces plis furieusement ramassés, dominés, écrasés, quelque chose crisse et craque comme un corps pudiquement se replie, se courbe, se cache parfois sans qu’aucun draps ne sache le protéger.
Le pli, une forme plastique pour traduire une présence manquée de soi dans différents médium : huiles, acryliques, techniques mixtes, collages et photos.

Ange plein de gaieté, connaissez-vous l’angoisse,
La honte, les remords, les sanglots, les ennuis,
Et les vagues terreurs de ces affreuses nuits
Qui compriment le coeur comme un papier qu'on froisse ?
Ange plein de gaieté, connaissez-vous l'angoisse ?

« Réversibilité » les Fleurs du Mal - Baudelaire

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